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Dialogue existentiel 38: les sources de la philosophie

Dialogue existentiel 38: les sources de la philosophie

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les sources de la philosophie

Les sources de la philosophie

Un dialogue entre Peter le faucon et Davina l’oie. Peter pense que les animaux sont les égaux des humains et que l’entraide est nécessaire. Davina est une grande voyageuse qui affirme que la connaissance et la morale s’acquièrent avec l’expérience.

Davina: Peter, je viens vous trouver aujourd’hui en dehors de nos heures habituelles car j’ai une grande nouvelle pour nous.

Peter: vous m’intriguez, Davina, de quoi s’agit-il?

Davina: je viens de recevoir une offre d’une station de radio où j’ai des contacts. Notre émission les intéresse et ils voudraient que nous allions la faire chez eux. Nous serions pris en charge pour ce qui est de la nourriture et du logement et nous aurions une bien plus grande audience.

Peter: c’est incroyable. Comment avez-vous trouvé cela?

Davina: je rencontre beaucoup d’animaux différents lors de mes voyages et certains ont des vies très intéressante comme cette équipe qui diffuse des nouvelles pour une grande partie de la côte est.

Peter: nous n’étions donc pas les seuls à faire de la radio!

Davina: non, mais les seuls à faire le genre d’émission que nous faisons.

Peter: cela vérifie encore une fois que la destinée emprunte souvent des chemins mystérieux. Qu’en dites-vous ? Cela vous est-il égal de quitter le domaine ?

Davina: mes amis ici me manqueront mais je suis un oiseau migrateur alors l’idée d’aller ailleurs pour faire quelque chose que j’aime m’attire. Il se peut d’ailleurs que ce que nous avons fait ici n’était que le prélude à ce que nous allons faire là-bas même si nous ne le savions pas à l’époque. Et puis, Aurelius, Socrates, Emilies et Baruch vont partir aussi, c’est comme si le sort avait décidé de changer le domaine…

Peter: oui, c’est étrange je vous l’accorde et cela réveille aussi le migrateur en moi mais je dois me faire à l’idée de partir. Il serait intéressant de réfléchir un peu plus à ces changement soudains mais ne devrions-nous pas plutôt penser à diffuser quelque chose de spécial pour célébrer le mariage de Socrates et Baguette ?

Davina: si, bien sûr, il nous faut participer à leur bonheur car cela leur fera plaisir. Pour l’occasion, je vous propose une histoire charmante qui nous rappelle que le monde est beau et que même les humains ont des qualités.

Peter: un tour de force il me semble! Où cela se passe-t-il?

Davina: au Canada. Un policier là-bas a payé pour les vêtements qu’un voleur voulait emporter.

Peter: au lieu de l’arrêter?

Davina: oui, c’est ça. Le voleur était un homme sans ressource ni emploi. Il voulait être bien habillé pour aller à un interview d’embauche et c’est ce qu’il a raconté au policier venu l’arrêter. Par chance, ce policier avait du coeur.

Peter: et alors, l’interview s’est bien passé?

Davina: oui, l’homme a été embauché!

Peter: vous avez raison, c’est une histoire qui clôturera parfaitement nos émissions.

Davina: attendez, ce n’est pas fini; la famille de cet homme avait beaucoup de difficultés financières alors des amis du policier ont aussi trouvé un travail pour son père.

Peter: des policiers comme cela, il en faudrait plus souvent.

Davina: c’est surtout qu’ils ont sans doute rarement l’occasion de se montrer généreux.

Peter: oui, sans doute mais cela prouve aussi que quand l’occasion se présente, les gens n’hésitent pas à aider autrui. Seraient-ils donc bons en fin de compte?

Davina: oui et non car faire plaisir, c’est aussi se faire plaisir. C’est une tendance innée qui favorise la vie du groupe et donc sa survie.

Peter: il faut en tout cas l’expérimenter pour le comprendre donc je ne commenterai pas plus cette histoire car elle se suffit à elle-même. Il faut parfois savoir se taire.

Davina: effectivement, quand on est heureux, il n’y a rien à dire.

Peter: c’est pour cela qu’au mariage de Socrates, nous ne philosopherons pas mais célébrerons avec entrain.

Davina: je n’en doute pas, Peter, je n’en doute pas.


Analyse

Faut-il toujours philosopher?

Dans ce dialogue, ni Peter ni Davina ne débattent beaucoup et c’est ce qui se passe la plupart du temps dans l’existence quotidienne. Chaque évenement peut être l’occasion de réflexions sur le sens du monde mais ce n’est pas toujours nécessaire. Ainsi, la première partie de leur dialogue aurait pu leur permettre de discuter de la façon dont des rencontres fortuites générent des transformations importantes, une idée déjà explorée dans le dialogue 35. La deuxième partie aurait pu être l’occasion de parler de l’empathie, cette capacité qui nous permet de partager les sentiments d’autrui par référence à nos expériences propres. Cependant, comme ils le disent, à quoi bon philosopher quand on est heureux?

Est-ce à dire que la philosophie n’apparait que dans les moments difficiles? Ces moments sont en tout cas à l’origine de nombreuses questions existentielles comme l’atteste la lecture des biographies de la plupart des philosophes. La réflexion philosophique essaie donc d’apporter des explications qui permettent à celui qui la pratique de mieux comprendre le monde, à condition bien sûr d’avoir le temps et l’envie de se consacrer à cette recherche…

Discussions possibles

La philosophie est-elle une aide ou un fardeau ?

Le sage est-il heureux ?

Pour finir

Envie de réflexion un peu plus poussée? Voyez, par exemple, Qu’est-ce que la philosophie? où Deleuze et Guattari expliquent que la philosophie crée des concepts qui nous permettent de mieux comprendre le monde et de répondre aux questions qu’il nous pose.

Envie de contribuer à ces dialogues? Ecrivez-vos commentaires et questions ci-dessous.

Envie d’en savoir plus sur les goûts de Socrates et Emilies? Leur livres préférés sont dans la bibliothèque du domaine.


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