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Dialogue existentiel 17: les limites de la connaissance

Dialogue existentiel 17: les limites de la connaissance

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les limites de la connaissance

Les limites de la connaissance

Un dialogue entre Socrates le bâton et Gottfried l’oiseau. Socrates sait qu’il ne sait rien et cela le conduit à poser de nombreuses questions. Il examine ensuite attentivement les réponses. Gottfried pense que chaque être est indépendant mais fait partie d’un ensemble logique et harmonieux que le chant fait deviner.

Socrates: Gottfried, savez-vous si Baruch est parti? Je ne l’ai pas vu ce matin ?

Gottfried: oui, il est parti hier soir en Oklahoma .

Socrates: en Oklahoma? Mais c’est dangereux d’aller là-bas, il y a beaucoup de chasseurs, non?

Gottfried: oh, il est malin, il habite dans une réserve pour animaux sauvages.

Socrates: oui mais le trajet, la distance…

Gottfried: il vole de nuit et prend son temps. Il connait bien le chemin, ne vous inquiètez pas pour lui.

Socrates: Gottfried, je me rends compte encore une fois que les apparences sont trompeuses car le Baruch d’autour des étangs n’est pas le Baruch qui voyage. Il a d’autres ressources et d’autres façons de faire qu’il n’est pas facile d’imaginer quand on le voit ici. Il ne faut donc jamais croire que notre connaissance du monde ou d’autrui est totale et en voilà encore un exemple. Il va me manquer en tout cas, vous avez son adresse?

Gottfried: je l’ai quelque part au cas où quelque chose arriverait.

Socrates: quelque chose?

Gottfried: s’il n’y a plus de poissons par exemple. Vous savez que les étangs sont peu profonds et remplis de feuilles mortes. S’il gèle trop, il n’y a plus assez d’oxygène dans l’eau libre et les poissons meurent. C’est une conséquence néfaste née de l’harmonie du monde: quand un élément est trop stressé, cela affecte les autres.

Socrates: votre maîtrise des phénomènes naturels et de leurs connections m’impressionne.

Gottfried: cher Socrates, comment croyez-vous que nous survivons si nous ne savions rien du monde qui nous entoure?

Socrates: je pensais que c’était l’instinct qui vous guidait.

Gottfried: vous avez raison, cet instinct nous pousse à rechercher notre plaisir donc nous devons savoir comment les conditions changeantes de l’environnement peuvent nous affecter et menacer ou améliorer ce plaisir.

Socrates: tous les animaux sont-ils comme cela?

Gottfried: oui, bien sûr, la compréhension des écosystèmes n’est pas réservée aux plantes comme vous.

Socrates: je ne suis pas une plante, Gottfried, je suis un arbre, la partie d’un arbre pour être exact.

Gottfried: ah, c’est vrai, les arbres sont assez orgueilleux de leur statut, j’avais oublié.

Socrates: vous aviez aussi oublié qu’ils vous abritent et vous servent de perchoir ! Mais dites-moi, comment lui faites-vous parvenir du courrier à Baruch?

Gottfried: pour les longues distances, les oies ou les canards s’en chargent. Pour les petites distances, vous pouvez compter sur les chouettes ou les hiboux.

Socrates: vous êtes bien organisés!

Gottfried: vous ne savez pas tout, cher Socrates, parce qu’en dehors des connaissances qui vous sont utiles, il y en a des milliers d’autres. Elles existent pour ceux qui sont différents de vous ce qui fait que monde qui vous est familier n’est pas forcément le monde tel qu’il est. Faut-il vraiment que je vous le rappelle alors que vous cherchez toujours à aller au delà des apparences et des opinions toutes faites?

Socrates: vous avez raison, Gottfried, je me laisse encore parfois surprendre par mes à priori et c’est bien pour cela qu’il faut toujours examiner nos opinions pour voir si elles sont fondées. Avec l’aide d’autrui, c’est souvent plus facile et vous m’ouvrez de nouvelles portes, je devrais venir parler avec vous plus souvent

Gottfried : vos questions me font réfléchir moi aussi alors vous voyez, le plaisir est réciproque.


Analyse

Le monde que l’on connait est-il le seul qui existe?

Pour Gottfried, notre monde est celui qui nous est utile mais il en existe d’autres en relation avec des besoins différents si bien qu’on ne peut avoir qu’une vision limité de ce qui est, bien que tout soit lié comme l’expérience des difficultés nous oblige à le réaliser.

Pour Socrates, il est nécessaire de toujours questionner nos opinions car les rencontres avec autrui prouvent qu’elles peuvent être fausses ou parcellaires.

Discussions possibles

Ne connait-on que ce qu’il nous faut connaitre ?

Ce que je ne perçois pas existe-t-il?

Pour finir

Envie de réflexion un peu plus poussée? Voyez, par exemple, Principes de la connaissance humaine, où Berkeley explique que le monde n’existe que dans l’esprit.

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Envie d’en savoir plus sur les goûts de Socrates et Gottfried? Leur livres préférés sont dans la bibliothèque du domaine.

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